Il y a près de 5 ans, Guerilla Games prenait un peu tout le monde du jeu vidéo par surprise avec l’excellent Horizon Zero Dawn. Nous avions pu faire la rencontre d’Aloy, une survivante humaine dans un monde post apocalyptique infesté de machines à l’apparence animale. Tant par son scénario que par l’originalité de son concept, la franchise Horizon prenait son envol. Après quelques années d’attente, Guerilla Games nous présente finalement Horizon Forbidden West qui reprend quelques mois après la fin du premier opus. Ce dernier ayant été un succès tant critique que commercial, est-ce que Forbidden West réussira à surpasser la qualité de son prédécesseur?
Fiche technique d’Horizon Forbidden West
- Date de sortie : 18 février 2022
- Style : Action-Aventure
- Classement ESRB / PEGI : ESRB T/ PEGI 16
- Développeur : Guerilla Games
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Offert en français
- Disponible exclusivement sur PlayStation 4 et 5
- Testé sur PlayStation 5
- Prix lors du test : 89,99$ CAD / 79,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
La quête épique d’Aloy
Une histoire riche et pleine de rebondissements
Il y a 5 ans, la franchise Horizon m’avait particulièrement marqué par la puissance de son scénario, mais surtout de son héroïne Aloy. Étant donné que Forbidden West se passe quelques mois après la fin de Zero Dawn, elle est maintenant une guerrière accomplie, sûre d’elle-même et ayant une réputation qui la précède. Néanmoins, elle s’impose encore une pression énorme. En essayant de guérir la Terre des différentes menaces qui l’inflige, elle prend une fois de plus le sort de l’humanité sur ses épaules.
Cette fois, Aloy doit trouver les raisons amenant la planète à s’autodétruire et pour se faire, elle croisera plusieurs visages connus lors des ses aventures passées. Justement, au niveau de l’histoire, bien qu’il ne soit pas obligatoire d’avoir jouer à Zero Dawn, les nouveaux venus seront probablement confus dans la complexité du récit. Les liens avec le premier opus sont constants. J’avais l’impression qu’il s’agissait d’un nouveau chapitre dans l’histoire d’Aloy et de sa quête pour sauver le monde. Encore une fois, le scénario est écrit de façon à ce qu’on apprenne au fur et à mesure de notre aventure les raisons pour lesquelles la Terre est devenue un monde bien différent de celui que nous connaissons. De plus, Aloy aura de plus en plus de compréhension de l’Ancien Monde et du niveau technologique dans lequel il évoluait avant sa quasi disparition.
Également, tout comme dans le titre précédent, l’histoire de Forbidden West est remplie de rebondissements. Bon nombre d’éléments nous sont révélés dont le joueur ne pouvait pas se douter. Personnellement, j’adore ce concept et il nous permet de penser que l’univers de la franchise développé par Guerilla Games pourrait subsister pendant longtemps sans vraiment s’essouffler.
Du contenu supplémentaire en grande quantité
Outre l’histoire principale, le monde ouvert de Forbidden West nous amène un grand nombre de quêtes secondaires et de tâches à accomplir. Sur ce point, Guerilla Games semble avoir fait ses devoirs. En effet, elles sont beaucoup plus étoffées, intéressantes, mais surtout beaucoup plus proches du scénario. J’avais l’impression que les quêtes secondaires s’imbriquaient beaucoup mieux avec le récit principal. Nous rencontrerons donc un grand nombre de personnages. Qu’ils soient nouveaux ou anciens, ils donneront vie à ces petites histoires. Ils amèneront également Aloy à sortir de son habituelle individualité.
Avec la quantité de contenu disponible dans Forbidden West, ne vous surprenez pas d’y passer plusieurs dizaines d’heures pour le compléter. Par exemple, lorsque j’avais une douzaine d’heures de jouées, j’avais sincèrement l’impression d’avoir à peine effleuré ce que la nouvelle aventure d’Aloy avait à m’offrir. À un point tel qu’on peut facilement se laisser prendre par des séances d’explorations qui sont très longues et qui peuvent nous éloigner de notre quête principale.
Pour ceux n’ayant pas joué à Zero Dawn, je vous suggère de faire un équilibre entre le récit et l’exploration. La carte du monde est tellement grande et remplie d’événements qu’un risque de décrochage est possible. Certains types de contenu ont même été ajoutés par rapport au premier titre. Notamment un jeu de société stratégique ressemblant aux échecs qui, à lui seul, peut nous prendre beaucoup de notre temps. Toutefois, bien qu’on nous montre comment jouer dans une quête en soi, les autres parties sont à notre rythme et selon notre désir de jouer.
Des mécaniques de jeu améliorées
Tout comme au niveau des quêtes secondaires, les développeurs ont mis l’emphase sur les quelques petits détails qui pouvaient être agaçants dans le premier titre. Tout d’abord, il faut noter qu’encore une fois, les nouveaux joueurs vont peut-être trouver la courbe d’apprentissage un peu abrupte. En effet, Guerilla Games semblent prendre pour acquis que les utilisateurs ont joué à Zero Dawn. Beaucoup moins de tutoriels sont présents tout au long du jeu et ceux-ci sont beaucoup plus concis.
En terme de combat, j’avais l’impression d’enfiler de vieilles pantoufles tant les similitudes sont importantes entre Forbidden West et son prédécesseur. Ceci dit, bon nombre de nouveautés ont été ajoutées en terme de techniques et d’habiletés. Celles-ci sont accessibles en les déverrouillant dans des arbres d’habiletés. Elles se caractérisent par des façons différentes d’utiliser nos armes. De plus, nous pouvons maintenant équiper des habiletés spéciales en fonction de notre style de jeu. Par exemple, il peut être, entres autres, combat corps à corps, guérison et furtivité.
Une gestion d’équipement simplifiée
Personnellement, dans Zero Dawn, je trouvais que la gestion de notre inventaire et de notre équipement était d’une complexité désarmante. Souvent, je préférais rester avec les mêmes armes plutôt que des les améliorer ou même d’en acheter de nouvelles. Encore une fois, l’équipe de développement semble avoir entendu les joueurs car c’est le jour et la nuit dans Forbidden West. Tout d’abord, les menus d’équipements sont beaucoup plus simples et on peut voir aisément ce que nos améliorations vont nous apporter. Ensuite, la gestion de l’espace a aussi été grandement améliorée. En effet, nos ressources excédentaires, lorsqu’elles n’entrent plus dans notre sac, se retrouvent automatiquement dans notre coffre. Celui-ci est accessible dans pratiquement toutes les villes et villages. De cette façon, il n’arrive plus que nous devions laisser une ressource que nous voulions car nous n’avons plus de place dans l’inventaire.
Finalement, un autre point où Forbidden West surpasse son prédécesseur est dans le nombre et la qualité de nos armes. J’ai trouvé que les nouveaux ajouts à notre arsenal sont variés et intéressants à jouer. J’ai régulièrement des situations où les nouveaux types d’armes m’étaient utiles contrairement à ce qui se faisait dans le premier jeu.
Une prouesse technique
Lorsque j’avais expérimenté Horizon Zero Dawn il y a 5 ans, j’avais été impressionné à quel point Guerilla Games avait poussé la PS4 en terme de détails techniques. Donc, avec Forbidden West, je ne m’attendais à rien de moins que d’être encore une fois impressionné. Ce qui est, à mon avis, mission réussie de la part des développeurs. Cette suite à la franchise est tout simplement magnifique. Il est certain que j’ai effectué mon test sur PlayStation 5 et je crois que c’est vraiment la version à posséder pour bénéficier du plein potentiel d’Horizon Forbidden West.
Des graphismes encore plus jolis
Une des premières choses que j’ai noté dans mon aventure avec Aloy est le niveau de détail de l’environnement. Il y a tellement d’éléments, de particules et d’effets de lumière à l’écran que le niveau d’immersion est grandiose. Souvent, je m’arrêtais uniquement pour regarder mes environs tant les panoramas étaient jolis. J’ai également utilisé régulièrement le mode photo pour être en mesure d’apprécier encore plus les décors. De plus, tout dépendant de mes séances de jeu, j’utilisais les deux modes graphiques. Ceux-ci sont résolution et performance. Le premier permet l’image la plus belle en 4K avec la plus haute résolution. La deuxième, quant à elle, affiche 60 images secondes pour une fluidité augmentée. Toutefois, pour y arriver, la résolution est quelque peu diminuée.
De plus, où Forbidden West surpasse grandement son prédécesseur, est au niveau des visages des personnages tant principaux que secondaires. Ils sont extrêmement variés, réalistes et remplis de vie. Par moment, j’avais l’impression d’être dans un film d’animation. Et cela, pas uniquement lors des séquences vidéos animées mais également lors de discussions avec d’autres personnages. L’expression sur les visages est aussi particulièrement impressionnante. Souvent, dans les jeux vidéos, nous avons l’impression d’être en présence de robots animés. Par contre, dans Horizon Forbidden West, j’étais capable de sentir l’émotion et les sentiments dans les expressions des personnages. Le travail apporté sur Aloy et son non verbal illustre comment elle se sent.
Une immersion sonore
À mon avis, pour que mon niveau d’immersion dans un jeu soit total, la trame sonore doit être aussi présente que le visuel. De ce côté, Forbidden West réussit là aussi à être impressionnant. Tout d’abord, pour faire suite aux personnages, leurs voix sont variées et intéressantes à écouter. De plus, à part quelques petits accrocs, les dialogues sont très bien synchronisés avec les modèles animés. Et ce, même si le nombre de dialogues est impressionnant tout au long de l’aventure.
Ensuite, la musique présente dans le jeu est enveloppante, envoûtante et m’amenait par moment complètement dans ma bulle. Tout dépendant l’environnement dans lequel je me trouvais, j’avais l’impression que la musique me suivait d’une façon dynamique. Il n’y pas de thèmes musicaux aussi propres et reconnaissables comme on pourrait entendre dans un titre comme Uncharted. Toutefois, la musique est toujours présente comme elle le serait dans un film. Elle est agréable et nous transporte pendant notre aventure.
Des contrôles pour un jeu bi-générationnel
Comme mentionné précédemment, Horizon Forbidden West est également disponible pour la PS4. Bien qu’en terme de graphisme, je ne sentais pas trop le fait que Guerilla Games ait dû faire de compromis pour réussir à soutenir une version de la génération de consoles précédente, j’ai trouvé qu’en terme de contrôles la situation était un peu différente. En effet, l’utilisation de la manette DualSense n’est pas autant franche que je l’aurais souhaité.
Malgré qu’on sente certains retours dans les gâchettes ou certaines vibrations spécifiques, je ne pouvais pas dire que j’ai été totalement impressionné par l’utilisation de la nouvelle manette dans cette nouvelle itération de la franchise. En terme de conception, j’imagine que le fait que la PS4 ne puisse pas tout faire avec sa manette, les développeurs ont dû mettre les freins sur certaines idées.
Verdict sur Horizon Forbidden West
Encore une fois, mon temps passé en compagnie d’Aloy a été de très grande qualité. Guerilla Games a conçu un autre bijou dans la franchise avec Horizon Forbidden West. Les amateurs du premier titre ne seront pas du tout déçus. Plusieurs points agaçants ont été corrigés dans ce nouvel opus. Que ce soit, les quêtes secondaires plus intéressantes, la gestion de notre inventaire ou même le niveau de difficulté, le résultat est sensationnel.
Toutefois, l’aventure d’Aloy n’est pas sans faille. Il ne s’agit de gros défauts mais plutôt d’un constat habituel dans les jeux à monde ouvert. En effet, le monde est tellement grand et rempli de contenu qu’on peut parfois s’y perdre tant on a de choses à faire. Souvent, je me retrouvais à m’éloigner de ce que je voulais faire tant des événements sont présents partout.
Ensuite, bien que je pense que Horizon Forbidden West devrait se retrouver dans la bibliothèque de tout propriétaire de PlayStation, un détail m’a agacé un peu pendant mon test. Cet agacement n’était pas en tant que fan de la série mais bien au contraire. Je crois que si on n’a pas joué, voir terminé le premier opus, il va peut-être être difficile d’embarquer dans la nouvelle aventure d’Aloy. Dans mon cas, j’avais vraiment l’impression de continuer mon histoire avec une de mes héroïnes préférée tant les liens au premier jeu sont nombreux. De plus, par moment, l’impression d’être dans des pantoufles m’amenait à me questionner sur l’originalité des mécaniques de jeu dans ce nouvel opus.
Finalement, malgré ces petits bémols, je ne peux que conseiller Horizon Forbidden West. Son scénario, la puissance et le charisme de son héroïne et aussi les réflexions face à notre planète qu’apportent le jeu, en font un titre d’exception et frôle la perfection.
