Disney poursuit l’adaptation de ses classiques en live-action et le défi était encore plus grand avec La Petite Sirène. C’est loin d’être facile de faire des films qui se déroule en grande partie sous l’eau. Vous n’avez qu’à le demander à James Wan (Aquaman) ou James Cameron (Avatar). Cette fois, c’est le directeur Rob Marshall qui avait cette imposante tâche. Est-ce que le résultat est à la hauteur ?
Fiche Technique
Date de Sortie : 26 mai 2023
Réalisateur : Rob Marshall
Scénario : David Magee et Jane Goldman
Acteurs principaux : Halle Bailey, Jonah Hauer-King, Melissa McCarthy, Javier Bardem, Daveed Diggs, Jacob Tremblay
Genre : Fantastique
Durée : 2h15
La Petite Sirène et la surface
La jeune sirène Ariel (Halle Bailey) est très attirée par ce qui se trouve à la surface, malgré les nombreux avertissements de son père, le roi Triton (Javier Bardem). Il insiste du danger des humains, mais ça n’empêche pas sa courageuse fille de s’approcher d’un bateau un jour de tempête. Tout en restant à l’écart, elle découvre le charmant Eric (Jonah Hauer-King) qu’elle admire pour ses nobles intentions et sa gentillesse. Malheureusement, la tempête coule le navire et Eric, inconscient, coule au fond de l’océan. Sans hésitation, Ariel va à sa rescousse et le ramène au large. À son réveil, il veut absolument trouver celle qui l’a sauvé tandis qu’elle doit subir les remontrances de son père.
L’histoire est sensiblement restée inchangée ce qui est impressionnant considérant que j’avais quelques scènes en tête dont j’imaginais mal l’adaptation. Pourtant, Disney n’a pas reculé et le résultat est concluant. J’ai en tête la séquence où Ursula (Melissa McCarthy) devient immense ou la scène du mariage. Je ne pensais pas que la transition se ferait aussi bien. Dans les autres adaptations comme Le Livre de la Jungle, il y avait toujours 2-3 changements qui me dérangeaient, mais pas ici.
Pour le reste, le scénario n’a pas trop mal vieilli. Déjà, juste le fait que ce soit la princesse qui sauve le prince plutôt que l’inverse démontre une certaine modernité. Tout comme les intentions du Prince lorsqu’il parle de ses voyages. Puis, même si les deux personnages tombent en amour hyper rapidement, on sent facilement la chimie entre les deux. Toute la séquence où ils apprennent à se connaître paraissait authentique et sincère. Le jeu des acteurs y est visiblement pour quelque chose et il faut le souligner.
La première étoile revient à Melissa McCarthy
La distribution est bonne dans l’ensemble. En plus de notre duo d’amoureux, Javier Bardem est parfait pour et dans son rôle. Avec son habillement, ses longs cheveux et sa barbe, il se morfond dans le personnage. Je trouve qu’il est très fidèle à l’original.
Sinon, Art Malik est un excellent Sir Grimsby. Le conseiller spécial du prince Eric joue très bien l’entremetteur. C’est en grande partie parce que l’acteur a toujours le petit sourire en coin ou la bonne gestuelle au bon moment. Ce n’est pas vraiment un personnage qui avait capté mon attention à l’époque, mais cette fois je dois dire que je l’ai beaucoup apprécié.
Celle qui se démarque le plus cependant c’est Melissa McCarthy qui joue l’infâme Ursula. Lorsqu’elle fait sa manipulatrice avec Ariel ou quand elle s’enrage, l’actrice est totalement crédible. En plus, les effets spéciaux pour faire son costume sont excellents et répliques bien le film d’animation.
Des effets spéciaux en demi-teinte
Comme je viens de le mentionner, l’équipe artistique a fait du bon boulot pour les costumes, les décors et les différentes créatures de la mer. Il y a peut-être juste Barboteur (Polochon) qui déteint trop de la version originale à mon goût. Par contre, c’est vrai qu’il ressemble plus à un vrai poisson, mais j’aurais aimé plus de couleurs jaune et bleu.
Ensuite, j’en parlais dans le premier paragraphe, ce n’est pas facile de faire un film qui se déroule dans l’eau. Certains réussissent mieux que d’autres et je pense que Disney n’a pas été à la hauteur. C’était difficile d’ignorer les effets plutôt ratés des cheveux des personnages lorsqu’ils flottaient dans l’eau. Ou encore certains déplacements où le découpage des contours des personnages détonnait trop. Par moment, c’était aussi trop évident que des éléments étaient faits par logiciel.
Un excellent doublage
Pour la première fois depuis belle lurette, j’ai été voir le film en version française (Québec). D’ailleurs, plus jeune j’écoutais mes films d’animation en français donc ce n’était pas dépaysant du tout.
J’ai été agréablement surpris par la qualité des acteurs et leur choix. Le meilleur, sans aucun doute, c’est Gardy Fury qui prête sa voix au crabe Sébastien. Son accent très prononcé et ses expressions ajoutent une bonne touche comique au film. Exactement comme le fait son homologue en anglais.
L’autre qui m’a fait sourire, c’est Catherine Brunet qui double Écoutille. C’est Awkwafina qui fait la voix anglaise et je l’adore. La barre était donc haute pour Catherine et je trouve que sa performance mimique bien le style de la rappeuse américaine. Elle avait toujours les bons tons de voix et s’ajustait bien pour nous faire rire dans les moments opportuns.
Enfin, l’adaptation au niveau des chansons est aussi bien exécutée. Parfois, certaines choses se perdent dans la traduction ou il peut y avoir un acteur dont la voix ne suit pas. Dans ce cas-ci, ce n’est pas du tout le cas et le résultat est très bon.
Verdict sur La Petite Sirène
Pour conclure, cette adaptation du film de 1989 est une belle réussite. Ceux qui doutaient de ce que Halle Bailey et Jonah Hauer-King pouvaient amener tomberont surement sous leur charme comme moi. Je veux particulièrement souligner les efforts qui ont été faits pour respecter le film d’animation, malgré les imposants défis que cela a pu poser. En plus, l’ensemble de la distribution a fait du bon boulot incluant ceux qui ont prêté leur voix au Québec. Bref, que vous soyez un fan ou que ce soit pour faire découvrir La Petite Sirène à une nouvelle génération, Rob Marshall a bien livré.
