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[Opinion] Overwatch : quand Activision nous prend pour des valises

On est en 2016, la conférence initiale de la Blizzcon, le gros rassemblement de tout ce qui est Blizzard bat son plein. L’excitation est à son maximum parce qu’on allait être introduit au nouveau titre original de la compagnie. C’était une première depuis très longtemps. La bande-annonce roule et on nous introduit à un monde pixar-esque avec des personnages hauts en couleur et de l’action à revendre : Overwatch. Ça sent la personnalité et la touche « Blizzard » de la belle époque.

Le jeu arrive avec la grande fanfare et chatouille l’imaginaire de BEAUCOUP de monde, moi inclus. L’univers est incroyable. Le jeu est solide malgré qu’il soit strictement sans mode solo. On se retrouve dans un monde avec un potentiel riche d’histoire. C’est la formule parfaite pour une éventuelle sortie d’un produit solo.

L’enfant prodigue ?

On avance 3 ans après la sortie du jeu. Une ligue de eSport au succès douteux naît et on pensait que de gros changements étaient sur le point d’arriver. Puis, c’est une autre bande-annonce avec de belles cinématiques, cette fois avec un accent clair sur les agents d’Overwatch contre des robots. Ça y est ! Enfin ! Le fameux mode PVE est annoncé et la foule est en délire. Overwatch 2 pourrait offrir la refonte nécessaire pour finalement apporter la vision solo du jeu.

L’arbre de talents, tel que montrer à la Blizzcon 2019

Ouin sauf qu’après cette annonce, c’est le vide absolu pour cette portion. Toutes les annonces vis-à-vis Overwatch 2 étaient pour les ajustements au multijoueur. On retrouve de nouveaux développeurs issus du monde de l’esport et des tests d’avant lancement qui étaient essentiellement les mêmes champs de bataille que le premier jeu et surtout, que le mode multijoueur. La communauté crie au scandale, appelant la nouvelle « mouture » Overwatch 1.5 et décrivant plus une mise à jour qu’un jeu. Puis, la direction du jeu annonce que le mode solo sortira après la sortie du multijoueur, pour mieux terminer le tout, etc.

Coup de théâtre le 19 mai 2023 quand Aaron Keller annonce sur les réseaux sociaux que le mode PVE est officiellement annulé. Au passage, il blâme une vision qui n’était pas réalisable. La seule consolation ici, la vision PVE sera la même que par le passer. Donc, des évènements dans l’année à travers le service en ligne (du live service quoi). Du réel surplace pour un jeu qui était pourtant destiné à de grandes choses.

À vos marques. Prêt? Payez

Durant les annonces estivales des multiples studios, Blizzard, dans une inconsistance des plus totales, annonce que finalement le mode « histoire » existe toujours. Des dialogues! Des missions! L’histoire va finalement avancer!

Gros bémol, ça sera morceau par morceau et surtout, il faudra payer environ 15 $ US par mission. Pour une période limitée, on vous donne aussi des cosmétiques additionnels. Naturellement, si vous voulez avoir l’expérience « complète », il en ira de 40 $ US pour avoir la passe de saison et quelques autres bidules virtuels. Bref, oui, le mode solo est là, mais il est incroyablement et ridiculement DISPENDIEUX. Les missions seront assujetties à du matchmaking et il faudra toujours être connecté en ligne. On dit qu’il s’agira d’expériences d’une à deux heures à la fois.

Ça fait mal de voir comment la « vision initiale » était incompatible avec Overwatch. Plutôt, la vision initiale était incompatible avec l’insatiable appétit de soutirer le maximum d’argent possible aux joueurs. Une tragédie pour tous les créatifs qui ont développé le monde d’Overwatch pour le voir vendu à la pièce. Surtout, c’est triste de la voir être transformée en publicité pour continuer de vendre plus de microtransactions à la place de donner une expérience complète.

Overwatch

Allez simple pour nulle part

Malgré tout ça, Aaron Keller semble convaincu que de continuer à servir cette espèce de soupe à saveur de live service calmera les gens. Comme si on n’était pas déjà habitué à ce genre d’expérience. Sauf que la vision initiale d’Overwatch était d’avoir une sorte de jeu de tir avec une histoire prenante, des personnages attachants et tout le reste. On se retrouve maintenant avec un jeu de tir qui rentre dans le même moule que tous les autres jeux compétitifs de fantaisie. Beau à regarder sans grosse substance dans son ensemble. Il y avait un temps, j’étais légitimement excité de voir du contenu d’Overwatch même si ma présence sur le jeu était limitée. Avec le temps, ça s’est amenuisé au point que tout ce qu’on voyait, c’était la ligue eSport qu’on voulait nous enfoncer.

La réalité est toute simple: il n’y en aura jamais de mode solo pour Overwatch et Activision se lave les mains de toutes les promesses offertes. À la fin de la journée, la surdose d’anticipation a fait que vous y jouez encore, espérant finalement avoir votre récompense pour être de bons fans. Ce qu’Activision vous a vissé dans le dos, en 2019, c’est une belle poignée et cette dernière vous a emmené en voyage comme une simple valise. La destination n’est pas le Disney World, mais plus un parc un peu moins magique et très certainement pas aussi amusant.

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