L’année 2023 est bien entamée dans un nouveau cycle de sortie de jeux et plusieurs gros titres vont aussi paraître dans les prochains mois. Les rétrospectives de l’année sont pas mal déjà toutes faites aussi. Je vous avouerais que j’ai quand même pensé faire une liste de souhaits pour l’industrie afin de me remettre dans l’écriture après avoir accroché ma plume il y a quelques temps. Plus je pensais à l’année 2022, plus je me rend compte que je n’ai pas TANT joué que ça. Outre God of War ainsi que ma continuelle relation « borderline » malsaine avec Final Fantasy 14, je me suis gardé un peu loin du jeu.
Même si mon temps de journaliste est révolu, j’ai de la misère à mettre mes vieilles habitudes de côté. J’ai donc continué, d’une manière plutôt passive, à garder un œil sur cette industrie qui me fascine autant, bien qu’elle puisse aussi me décourager. Et je dirais que 2022 a été une pas pire année. La mort de Stadia, les nombreux projets de jeu vidéo qui ont vu le jour et d’autres qui se sont éteints. C’était big.
J’ajouterais malgré ça que 2022 a probablement été aussi une année que j’ai trouvé assez ordinaire voire merdique considérant comment certains interagissent avec l’industrie. On parle de gens qui amènent leur passion un peu trop loin et passent de gérant d’estrade à hooligan virtuel. Écoute, je suis le premier à me plaindre de décisions bancales et sans scrupule que les géants de l’industrie peuvent prendre. On a droit à notre opinion et aller le dire sur Twitter est correct.
C’est aussi correct d’interpeller le développeur / personne d’intérêt pour lui dire notre manière de penser. Après tout, la disponibilité sur les réseaux sociaux comme Twitter nous donne un accès incroyable à ces personnes. Tant que c’est fait dans le civisme et de manière intelligente, ça peut passer. On se ramasse parfois à corriger des opinions non populaires de développeurs et ça peut amener à de belles discussions.
Là où ça devient inacceptable et malsain, c’est quand on décide de se donner le droit d’harceler les créateurs de jeux pour des décisions impopulaires. Tsé, quand on « nerf » ton personnage préféré dans League ou qu’on décide de changer comment une mécanique de ton personnage de Destiny 2 fonctionne, pas besoin d’envoyer promener les gens.
Vous allez me dire que probablement je dramatise sur l’amplitude du problème. Pourtant, dans un rapport annuel du Games Developer Conference (GDC), on indiquait que 40% des développeurs de jeux ont subi, à un point ou un autre, du harcèlement durant leur carrière. Plus précisément, en 2022 c’était QUARANTE POUR CENT. Ce n’est pas rien. C’est même éléphantesque comme chiffre quand on y pense.
C’est surtout inquiétant.
Quand on fait une recherche rapide du cycle de nouvelles, les histoires de harcèlement de développeurs ayant atteint la masse médiatique sont nombreuses. Ce n’est pas un ou deux articles, il y en a des dizaines sur des problématiques différentes. Des histoires comme le vétéran Ron Gilbert, derrière Return to Monkey Island, qui décide de ne plus discuter publiquement du jeu à cause d’un groupe de gens absolument enragé du changement de direction artistique du jeu. Quand Bungie a décidé de ne pas faire ramener une mécanique jugée un peu trop péter à leur goût, un autre groupe a décidé qu’ils avaient tort. Ça s’est escaladé au point que les chats directs avec les développeurs prennent toujours une tournure absolument déplaisante.
Des exemples comme ça, j’en ai encore pleins et 2022 a été une année exécrable en ce sens. Il suffit de faire un tour sur Twitter ou autres plateformes pour le constater. Au risque de me répéter, tu as le droit d’être fâché et d’exprimer ton opinion. Il faut quand même que ça reste poli et, si tu es assez chanceux, t’auras une réponse positive ou négative. Le jeu, les décisions qui sont reliées, la vision créative, ça reste le domaine des CRÉATEURS. Pas le mien, pas le tien. On consomme les jeu qui sortent, mais faut arrêter de s’attendre à quelque chose qui soit 100% à notre goût. Ça n’existe pas. Ça n’existera probablement jamais.
Laisse donc les créateurs faire leur job et s’il y a de quoi qui ne fait pas ton petit plaisir personnel, tu continues d’avoir une arme de choix: ton portefeuille.
Tu n’aimes pas, n’achètes pas. Ça finit là.