Déjà un peu plus d’un an que Shredder’s Revenge nous impressionnait par son adroit mélange de vieux et de nouveau. Les tortues-les-plus-cools-en-ville reviennent sur nos écrans avec Dimension Shellshock, un premier DLC introduisant un nouveau mode de jeu et deux nouveaux personnages. Un autre retour en force ou de retour aux oubliettes?
FICHE TECHNIQUE DE DIMENSION SHELLSHOCK
- Date de sortie : 31 Août 2023
- Style : Jeu de combat à progression (beat them up)
- Classement ESRB / PEGI : E10+ / 12
- Développeur : Tribute Games
- Éditeur : Dotemu
- Langue d’exploitation : Offert en anglais et français
- Disponible sur Nintendo Switch, PS4, Xbox One et PC
- Testé sur PC
- Prix lors du test : 10,49 $ CA / 7,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Les petits nouveaux
Tribute s’est permis d’aller piger dans le panthéon plus élargi (mais tout de même en lien avec les Tortues) de Mirage afin de sortir des boules à mites des personnages qu’on avait pratiquement oubliés, mais qui sauront ravir les fans. Karai, la fille adoptive de Shredder interagit pour la première fois avec la mouture originale et Usagi, le lapin samurai de l’ère Edo alternatif, viennent s’ajouter à la ribambelle. À l’instar des autres déjà mis en scène, les nouveaux ont des forces et des faiblesses, mais leurs statistiques sont, dans l’ensemble, légèrement supérieures à celles des originaux.
En ce qui a trait à leur jouabilité, rien de particulièrement innovateur n’est introduit par leur présence. Les combinaisons restent les mêmes, mais de très, très subtiles différences peuvent être observées quant aux conséquences de certaines attaques. Usagi, par exemple, peut jongler avec les ennemis dans les airs et ses attaques spéciales sont cohérentes avec cette mécanique.
Bref, on aime avoir plus de choix et les quelques balances mécaniques misent en place, mais on aurait aimé que leur présence apporte plus de renouveau, pas un sentiment de pareil au même. On apprécie, par contre, que les personnages s’agencent au mode histoire avec quelques répliques servant à commenter les événements selon leur point de vue.
Des éléments contemporains…
Malheureusement, l’addition du mode Survie n’arrive pas non plus à raviver la flamme. Le but du jeu est de collectionner des cristaux dimensionnels en triomphant de hordes d’ennemis variés afin d’aider les Neutrinos à vaincre un puissant ennemi. À la fin de chaque scène, le joueur est présenté avec un choix entre deux récompenses avant de passer à la prochaine.
Les choix se résument à un bonus significatif de cristaux, un power up classique permettant de récupérer de la vie ou du ninja power, des objets temporaires aux conséquences particulières ou encore, dans le meilleur des cas, permettre au joueur d’incarner Rocksteady, Bebop ou Shredder.
L’introduction d’éléments contemporains tirés des roguelites est certainement plaisante, mais n’arrive pas à élever plus qui faut l’expérience de combat. La répétition s’installe rapidement.
Un autre problème survient, également, au moment de choisir notre power-up. Il y a un manque complet d’information. Impossible de savoir dans quoi on s’engage sans avoir déjà expérimenté avec l’objet précédemment. Pouvoir jouer avec l’un des bosses de la campagne principale demeure tout de même un plaisir, si ce n’est que leur liste d’habiletés est très limitée. Par contre, dans l’ensemble, les pouvoirs temporaires ne laissent ni chaud ni froid. De plus, ils ne permettent pas de bâtir des synergies intéressantes.
Dans un mode à l’ancienne
Il est bon, également, de mentionner que le mode est beaucoup plus difficile que les autres. Il n’y a aucun doute qu’il a été pensé pour les joueurs expérimentés ainsi que pour la coopération. Heureusement qu’elle est là d’ailleurs! Shredder’s Revenge demeure un bon beat ‘em up, et comme tout grand classique du genre, le plaisir est décuplé par la présence d’amis et d’allier. Ça vaut aussi pour le mode survie.
La progression des personnages est disjointe de celle du mode Histoire et fonctionne différemment. On monte de niveau proportionnellement au nombre de cristaux accumulés lors d’une joute. Cela permet de rendre les suivantes plus faciles. Contrairement aux autres roguelites, il est possible qu’une tentative soit complètement inutile à l’avancement de notre personnage puisqu’il n’y a pas de ressource à accumuler ou à dépenser à notre guise. Ce qui contribue à la difficulté du mode.
Nostalgie, quand tu nous tiens…
Sinon, le jeu demeure toujours aussi beau et empreint de nostalgie. Les dimensions mises en scène dans le mode survie sont uniques et rendent, encore une fois, un hommage bien senti à l’univers des Tortues Ninjas. Il n’y a pas à dire… Tribute porte bien son nom. Leur amour et leur expertise transparaissent dans les moindres détails.
Que ce soit la dimension « Mirage » se déroulant dans des panneaux de bande dessinée en noir et blanc ou encore la dimension 8-bit avec ses mélodies et ses graphismes nous emportant 40 ans en arrière… La présentation du jeu est phénoménale. Si ce n’est que quelques éléments se camouflent, parfois, trop bien dans le décor.
Verdict de Dimension Shellshock
Dimension Shellshock est loin d’être mauvais, mais manque d’ambition. Les nouveaux personnages naviguent en territoire familier, mais démontrent tout de même quelques différences appréciées de l’ensemble originel. Le mode survie est certainement une addition bienvenue, mais devient rapidement lassant tant il est répétitif. Au final, l’effet nouveauté s’estompe rapidement. Dimension Shellshock est parfait pour les mégas fans de Shredder’s Revenge, mais pas l’argument manquant pour ceux qui hésitaient à faire le plongeon dans les égouts de New-York.
