Armés de talents vétérans de l’industrie vidéoludique polonaise, The Astronauts, le très petit studio derrière l’encensé The Vanishing of Ethan Carter, nous présente en accès anticipé l’effort de leur labeur : Witchfire, un FPS d’extraction partageant beaucoup de son ADN avec les roguelikes. Présentement uniquement disponible sur l’Epic Game Store, on a pris le temps de l’essayer pour vous dire ce qu’on pense.
Tendu, vous dîtes?
Engagez par le Pape, dans un univers alternatif de Dark Fantasy, vous incarnez un Preyer, un chasseur de sorcières immortel. Ces dernières, en guerre avec l’Humanité depuis ad vitam æternam, se trouvent en position de vulnérabilité suite à la découverte, par l’Église, d’une façon d’exploiter la source de leurs pouvoirs : le titulaire Witchfire. Pour l’instant, ça s’arrête là.
À l’aide d’un arsenal béni et de pouvoirs magiques synergiques inspirés des 4 éléments primaux, vous devrez vaincre une horde d’humains possédés, cultistes, morts-vivants et autres démons au service des vilaines en retournant la source de leurs pouvoirs contre elles. La tâche, par contre, est loin d’être facile. Heureusement, l’expertise de l’équipe de développement est salvatrice et rend le tout très agréable.
En effet, l’expérience acquise sur Bulletstorm (The Astronauts est composé, entre autres, d’anciens de People Can Fly) transparaît constamment. Les armes extrêmement satisfaisantes à décharger à condition de le faire avec parcimonie et précision. Witchfire est plus proche du Stalker que du Halo. Les munitions sont limitées, les ennemis nombreux et on récompense maigrement la réussite tout en punissant abondamment l’échec. Une chance que la boìte de collision des ennemis est généreuse.
Vous l’aurez probablement déjà deviné. Witchfire est tendu. Une expérience nerveuse où le joueur est pris dans une danse punitive avec les nombreux ennemis. Un jeu où la mort est commune et où le prix d’entrée pourrait en décourager plus d’un tant il est cher payé. Aventurez vous à vos risques et périls.
Dilemme, dilemme…
Outre que cela, les systèmes et mécaniques de Witchfire sont superbes et supportent la tension tant recherchée par les développeurs. Et ce, tout en apportant une twist au genre du roguelike, si populaire chez les petites équipes. Certes, on retrouve un HUB où nous pouvons améliorer notre personnage, modifier son arsenal et choisir sa mission, mais la façon de progresser diverge de la formule « Roule une nouvelle carte – Essaie – Meurs – Progresse – Recommence ».
The Astronauts demande plutôt au joueur d’explorer toujours les mêmes lieux. Seules deux cartes sont présentement disponibles, mais où la composition des groupuscules d’ennemis change selon la progression et au travers du temps. Chacun des niveaux possède un boss à éliminer, mais le joueur est libre d’explorer et de s’attaquer aux escarmouches dans l’ordre qu’il préfère.
Lorsque l’on meurt, on perd toutes les ressources durement acquises lors de notre tentative. Par contre, il est possible, à tout moment, de tenter de rejoindre l’un des rares portails d’extraction qui nous permettra de retourner au HUB afin de dépenser les ressources sur des améliorations permanentes. Par chance, il est possible, tout comme dans les Dark Souls, de retourner récupérer nos pertes sur le lieu de notre mort en cas d’échec.
Résultat ? Le joueur est constamment en dilemme avec lui-même. Continuer et profiter de nos réussites pour tenter de terminer le niveau, mais risquer de tout perdre ? Ou retourner à la maison, éviter la catastrophe et, peut-être, améliorer nos chances la prochaine fois?
Progresser, mais à quel prix?
Comme dans l’ensemble de l’expérience, le joueur qui choisit d’augmenter ses chances de survie générales en achetant un niveau de progrès doit payer le prix d’une quelconque façon. Plus notre personnage est « fort », plus une carte devient dangereuse en introduisant de puissants ennemis et en ajoutant des événements ardus. Côté positif non-négligeable? Le joueur a accès à des magies et un arsenal du plus en plus puissant qui, bien entendu, viennent avec leur lot d’avantages et désavantages. Pour faire changement…
Chaque armes et pouvoirs peuvent aussi être amélioré en performant des actions précises et en investissant une ressource particulière. Malheureusement, pour ceux souhaitant voir tout ce qu’il y a à offrir, la progression peut devenir fastidieuse. Par contre, il est important de noté que les armes, quoiques plutôt classiques, synergise avec les pouvoirs magiques une fois amenées à leur niveau supérieur. Le jeu en vaut donc la chandelle.
Parlant des pouvoirs, le niveau d’originalité est plutôt inégal. Le joueur est en mesure d’équiper 2 magies: une légère, rechargeant relativement rapidement, et une plus forte. Allant de simples boules de feu à l’invocation d’un allié, les attaques sont thématiques à un élément. Notre préférée demeure le sort cursed bell. Une fois lancé, une gigantesque cloche apparait et sonne les ennemis, nous donnant l’occasion de livrer des dégât beaucoup plus grand. Le joueur peut, à l’aide de son arme à feu, tirer la cloche afin de répéter l’effet pour deux occasions supplémentaires.
Bref, même si le contenu est limité, la table est mise! Witchfire est bourré de système complexe, mais facile à comprendre. Tout a un prix et est lourd de conséquence. Et c’est pour le mieux.
Nos impressions de Witchfire
Malgré son accès anticipé, Witchfire a une vision extrêmement claire de ce qu’il essaie d’accomplir. Et jusqu’à présent, on peut dire que c’est mission réussie. C’est un jeu où le risque est une constance. Un jeu qui va en effrayer, avec raison, plus d’un. Avec son système de combat bien ficelé, ses performances techniques impeccables et une panoplie de choix intéressants à prendre, Witchfire a le potentiel de devenir plus qu’un succès culte. Le contenu est, à ce jour, limité, mais on vous conseil de garder un œil dessus lors de sa sortie officielle.