Test de Deus Ex Go sur iOS : Icare s’y brûlerait volontiers une nouvelle fois les ailes

Surfant sur la vague de bons retours qu’ont engendrés Hitman Go et Lara Croft Go, Square Enix Montréal revient sur nos appareils mobiles connectés. Fini les joies de l’élimination furtive et de la récupération de trésors, c’est au tour de la licence de Deus Ex et de ses augmentations de proposer une nouvelle déclinaison de son concept à succès. Mais si la sauce avait marché avec les deux précédents titres, rien n’annonçait à l’avance la réussite de ce Deus Ex Go. Alors que son grand frère, Deus Ex Mankind Divided, est sorti depuis quelques jours, et que Mallory vous a livré il y a peu son test, attardons nous un instant sur cet opus Android et iOS.

Fiche technique de Deus Ex Go

  • Date de sortie : 18 août 2016
  • Style : Puzzles/Reflexion
  • Classement ESRB/PEGI : 9+
  • Développeur : Square Enix Montréal
  • Éditeur : Square Enix
  • Langue d’exploitation : textes multilingues
  • Disponible sur téléphones et tablettes connectés iOS et Android 
  • Évalué sur un iPhone 6 (iOS)
  • Prix lors du test : 4,99 Euros sur l’App Store d’Apple et le PlayStore de Google
  • Version envoyée par l’éditeur

Icarus

Vous commencez à comprendre le principe : Deus Ex Go repose sur les mêmes mécaniques de gameplay que ses prédécesseurs, à savoir une expérience au tour par tour. Chaque déplacement de case implique une action ou un mouvement de la part de votre environnement (plateformes, ennemis, etc.). Et comme Lara Croft Go ou Hitman Go, il vous faudra atteindre la sortie de chaque niveau, sans vous faire toucher par les différents antagonistes, et de préférence en un nombre de coups moindre prévu par les développeurs.

À l’inverse des autres jeux thématiques GO de Square Enix, Deus Ex possède un semblant d’histoire s’intercalant entre les épisodes Human Revolution et Mankind Divided. Plus un prétexte, l’aventure est narrée sous la forme de 7 chapitres, proposant ainsi 54 niveaux, relatant l’investigation d’Adam Jensen sur un dénommé Novak suite à la prise d’otage de ce dernier par un groupe terroriste. L’intrigue vous retiendra quelques heures à peine (de 4 à 7 heures en fonction de votre faculté à résoudre les problèmes proposés), et ne vaut pas la complexité des œuvres consoles/PC d’Eidos Montréal. Logique, et un plus pour mettre en avant les différentes énigmes du jeu.

On regrettera tout de même disparition de l’aspect « collection », arrivé sur Lara Croft Go, mais absent de ce nouveau titre. Bien que les thématiques ne s’en approchent guère contrairement à son prédécesseur, Deus Ex Go aurait ainsi profiter d’une replay value plutôt intéressante. Surtout que le jeu ne se contente pas de son mode histoire, en ajoutant des défis hebdomadaires : chaque semaine, une série de 5 niveaux est, avec une énigme débloquée par jour. La réussite de ces séries offre des Kits de Praxis pour Deus Ex Mankind Divided, mais surtout, propose au joueur des défis à la difficulté très élevée, l’obligeant à prendre son temps.

Deus Ex Go 2Expérience nomade

Beaucoup de temps même, ce qui relativise un peu la notion d’oeuvre ludique sur mobile. Si le format est très adapté à la fonction nomade pour les énigmes de l’intrigue principale, les défis hebdomadaires peuvent se cantonner quelques fois jusqu’à une demi-heure, voire une heure de réflexion pour les plus ardues, avant d’y entr’apercevoir un début de solution. Ce mode est avant tout conseillé pour des sessions de jeu plus posées, moins pressées, que les trajets vers votre lieu de cours ou de travail par exemple.

Les titres de la série Go de Square Enix insistent tous sur l’aspect level design. Si Hitman Go en était au balbutiement et proposait quelque chose d’un peu limité, Lara Croft Go profitait d’un travail remarquable de la part des développeurs, allant même jouer sur la verticalité des niveaux. S’il est toujours question de jouer avec le déplacement des antagonistes, d’activer différents mécanismes via des leviers, toutes les autres mécaniques ont été repensées pour s’intégrer aisément dans l’univers d’anticipation/cyberpunk qu’est Deus Ex. À commencer par les augmentations d’Adam, représentées ici sous forme d’item à récupérer. Chaque fois que vous récupérer l’un de ces objets dans le niveau, vous serez en mesure d’effectuer une action particulière qui dure un tour : devenir invisible, pirater à distance un centre de contrôle (plateforme ou tourelles) ou utiliser le canon de Jensen pour détruire un androïde/robot sur le terrain.

Bien évidemment, chaque niveau est pensé avec une seule solution, et l’utilisation de ces objets est scripté : si vous effectuez une manipulation non prévue pour la résolution du niveau, un objet utilisé au mauvais moment, ou une routine des ennemies mal déterminée, vous deviendrez très rapidement la cible idéale de l’environnement qui vous entoure et vous serez bon pour tout recommencer. Dommageable, quand on considère que la licence Deus Ex a toujours eu pour but de multiplier les choix aux joueurs. Mais compréhensible vu le format voulu pour Deus Ex Go. Autre petite déception, Lara Croft Go renouvelait son gameplay en proposant certaines manipulations de l’IA du titre à son avantage. Si c’est toujours le cas ici, cette idée est moins présente et se limite surtout à certains antagonistes, capables de couper la connexion d’un piratage en passant sur le fil de connexion liant le module à la tourelle piratée (ou la plateforme).

Deus Ex Go 8

Augmentations limitées

Si tout semble moins maîtrisé que dans Lara Croft Go, c’est avant tout à cause du parti pris par le jeu de nous imposer, à l’avance, la vue entière du niveau. Ce qui n’était pas le cas avec le jeu licencié Tomb Raider, puisque ce dernier jouait (merveilleusement) sur l’aspect découverte et aventure. Ici, nous sommes moins facilement impressionnés, les informations principales sont plus vites assimilés, et les niveaux, bien que très réussis sur le plan énigme, semblent beaucoup moins vastes et appréciables.

Graphiquement, il faut rendre à César ce qui est à César. La direction artistique est toujours aussi impressionnante, aussi bien concernant les personnages (bien connus des fans) et les antagonistes que les décors traversés. Cependant, l’ensemble est très fixe, peu vivant, ce qui est normal vu les environnements que vous serez amenés à croiser. Mais bien que moins compliqués à retranscrire, et moins impressionnants, ces décors ne font pas pâle figure face à ceux de Lara Croft Go.

Chaque environnement possède une ambiance propre et marquée, la marque de fabrique du studio montréalais. Côté technique, les animations sont fluides et réalistes. Aucun souci technique n’a été à déplorer pendant le test du jeu, hormis quelques freeze anecdotiques les deux premiers jours. Enfin, la musique joue son rôle à la perfection, bien que les thèmes se retrouvent rapidement être répétitifs. Une ambiance maîtrisée, du début à la fin.

Deus Ex Go 10Conclusion

Encore un coup de maître de la part de Square Enix Montréal, qui démontre une nouvelle fois son aisance dans l’appropriation du médium nomade. Comme son prédécesseur, peu de choses peuvent être reprochées à Deus Ex Go. Nous retiendrons tout de même une difficulté assez faible des énigmes du mode histoire, l’impossibilité à l’heure actuelle de refaire les défis hebdomadaires une fois la semaine passée, et un épisode qui semble, malgré des limites imposées par la diégèse de Deus Ex, moins maîtrisé que Lara Croft Go. Deus Ex Go s’en sort tout de même avec les honneurs, et démontre encore une fois que les expériences sur smartphones et tablettes ont toujours un fort potentiel.

Deus Ex Go 4

Test de Deus Ex Go sur iOS : Icare s’y brûlerait volontiers une nouvelle fois les ailes
"Square Enix, pour la troisième fois consécutive, prouve que l'éditeur a eu le nez fin concernant sa division mobile, et sur sa licence de jeux estampillés GO. Plus qu'à attendre les autres titres que sortiront les membres du studio montréalais."
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